LE POUVOIR DE L’ENTRAIDE

« There is a special place in hell for women who do not help each other” / “en enfer, il y a une place particulière pour les femmes qui ne s’entraident pas”. J’aime particulièrement cette citation de la très inspirée Madeleine Albright , une femme forte, puissante, confiante, qui chaque jour porte une broche à l‘image de son inspiration. Pouvoir et Poésie, Puissance et Sensibilité. Entraide avant tout.

Assumons-nous. Soyons nous-même.

Non, nous ne sommes pas des clônes, des clônes d’hommes. Oui, nous sommes différentes. Et pourquoi ? Parce que la nature nous a donné un rôle, celui de porter l’avenir du monde, nos enfants. Et nous a donné aussi la sensibilité, l’attention, la capacité de faire nécessaires pour mener à bien cette tâche cruciale pour l’humanité. Des talents, des dons complémentaires à ceux de nos alter egos masculins, pour plus de richesse et de perpétuation de l’espèce.
Ne cherchons pas à nous endurcir, à nous départir de notre naturel pour plagier certain détachement, certaine froideur devant l’événement. Cela ne nous rend pas grâce.

Assumons au contraire, assumons d’avoir à certains moments de notre vie, l’envie, le besoin de nous mettre en retrait de la vie professionnelle pour assurer cette fonction vitale. Et n’acceptons pas d’en porter la conséquence en rentrant de notre congé de maternité. Continuons à revendiquer notre place, notre avenir, notre augmentation, à exprimer notre ambition.
Comme collègue, collaboratrice, patronne, mettons-nous à l’écoute de celle qui revient, de l’appuyer dans sa nouvelle vie, la multiplicité de ses préoccupations, la difficulté de gérer son planning. Avec subtilité, douceur et vigilance.

Assumons notre sensibilité, notre attention particulière, identitaire, notre capacité à écouter nos intuitions ou à être en contact avec nos émotions et utilisons-les, ces propriétés qui nous appartiennent. Pour un management humain, à l’écoute, pour une capacité à fédérer par l’émotion et le sens. Jouons notre rôle de porteuses de diversité.

Préférons-le ET au OU.

Préférons carrière ET vie de famille, carrière ET loisirs, carrière ET loisir ET famille ET temps pour soi…
Pas question de choisir entre famille et carrière, ça c’est un choix du passé. La réflexion d’aujourd’hui, ce n’est plus sur le quoi, c’est sur le comment : « Comment conjuguer une vie à multiples dimensions? ».
Et donc ?
On identifie et on cultive ce qui nous donne de l’énergie, de la joie, de la détente. Avec plus d’énergie et un mental plus zen, on peut gérer plus de complexité.
On est astucieuse : « Je veux faire du sport et je n’ai pas le temps ? Je vais au bureau en vélo dès qu’il fait beau » (vous verrez les distances et les temps de parcours sont beaucoup plus courts qu’on ne le croit, on fait plein de découvertes sur le chemin et on est d’encore meilleure humeur).
On choisit. Souvent on regarde le choix comme un renoncement douloureux ou frustrant, et si on le voyait sous l’angle de la concentration, de la capacité à faire une chose particulière très bien, générant une satisfaction d’accomplissement bénéfique ? Non, ce n’est pas une contradiction, il ne s’agit pas de choisir entre Maman et Manager, il s’agit de se dire : « Dans mon boulot, je choisis de prioriser tel et tel projet qui sont vitaux pour la réussite de mon poste et réaliser tel autre projet plus tard ». Un peu de patience aussi ne nuit pas : « En plus de mon boulot et de ma famille, j’aimerai bien faire du sport et suivre des cours d’aquarelle. Les cours d’aquarelle, ce sera pour l’année prochaine ».
Et n’oublions pas dans nos équipes, de veiller à ce que chacune puisse faire des priorités pour assumer plusieurs facettes de sa vie. On oublie les réunions qui se prolongent après 18 :00 (si, si, ça existe encore !), On met en place le télétravail au moins un jour par semaine, tout le monde y gagne ; on envoie moins d’emails, on instaure une journée sans réunion… Surtout on consulte son équipe sur la belle question : « comment gagner du temps ? » ; Il y a plein d’idées simple à trouver ensemble pour libérer du temps pour chacun.

Donnons du temps au temps.

Qui nous a dit qu’il faut tout, tout de suite ?
Je vais vous raconter un truc très banal : pendant ma troisième grossesse, j’ai dû m’allonger quelques temps et avancer mon congé de maternité de trois mois. J’en étais malade, « comment l’équipe va-t-elle gérer ? » « Quatre mois d’absence, c’est beaucoup. Sept mois, on va m’oublier ! » Cette petite détresse momentanée me semble tellement dérisoire après 30 ans de carrière… Qu’est-ce que quelques mois dans une vie ? Je ne dis pas qu’il faut laisser passer trop de choses. Toutefois, la vie professionnelle est longue. On a le temps de construire un savoir-faire, développer un savoir-être, changer d’orientation, d’industrie, on peut ralentir légèrement à certains moments et accélérer à d’autres.
Alors, nous les expérimentées, partageons notre parcours avec nos jeunes collègues, amies, relations. Racontons notre vie de femme, sans séparer la vie pro du reste – nous sommes une seule entité, une personne à part entière -. Aidons-les à prendre du recul et à repenser leurs priorités, à profiter du moment présent.

Baissons notre niveau d’exigence : Cessons de vouloir être super woman !

Au risque de passer pour un dinosaure (que je suis…), je fais appel à la mémoire des plus âgées – vous êtes libres de ne pas vouloir vous souvenir -, il y avait cette pub en 1987 (eh oui…), dont le slogan était « Elles veulent TOUT » – regardez la vidéo, vous allez rire ! C’est tellement dépassé.
Vouloir peu et bien. Tailler dans notre emploi du temps, comme on taille dans nos priorités, pour extraire la pépite de sens et d’organisation, celle qui nous plait, nous satisfait et nous permet de conjuguer ce dont on a envie, voilà une nouvelle attitude que nous pouvons développer.

Réfléchissons à notre projet professionnel.

Construisons notre propre projet professionnel. Je veux quoi en fait ? Etre présidente d’une boite du CAC 40 ? Du statut ? De l’argent ? Faire bouger quelques lignes ? M’amuser ? M’arrêter de travailler à 50 ans ? Vivre à l’étranger ? Etre reconnue dans mon domaine ? Ça peut paraître prétentieux ou ambitieux, et pourtant ça aide beaucoup de savoir où on va. Et cela aide aussi à revoir la copie si / quand c’est nécessaire.
On ne va pas au même rythme, avec les mêmes priorités et le même investissement, si on veut créer une licorne, diriger une ETI ou faire bien son job pour un salaire satisfaisant.
On peut aussi avoir envie de créer sa famille maintenant et se libérer du temps plus tard pour accélérer ou au contraire foncer d’abord, puis prendre un temps de recul pour construire sa famille. Tout est possible. Savoir globalement dans quelle direction on a envie d’aller permet d’identifier les seuils à ne pas louper, les rythmes à privilégier.
Nous entraider, c’est inciter les jeunes femmes autour de nous à prendre ce moment de réflexion, sans se mettre la pression, pouvoir regarder son ambition en face et réfléchir aux moyens à mettre en œuvre, devenir actrice / décideuse de leur propre carrière.

Inscrivons-nous dans la diversité

Il ne s’agit pas tant de promouvoir les femmes que de favoriser la variété des talents et aptitudes, la différence des perspectives, la richesse des rencontres improbables. Quand on ne se ressemble pas, on est plus fort, plus créatif, curieux, on prend plus de recul et on développe magnifiquement notre savoir-être. Nous entraider c’est nous inscrire aussi dans ce mouvement pour mettre de la diversité dans notre quotidien, dans notre avenir, pour nous, pour nos enfants.

Mon message en fait est celui-ci :

Aidons-nous nous-mêmes

Osons, rassemblons notre courage à deux mains et allons-y, demandons les promotions qui nous tentent, demandons les augmentations de salaires que nous méritons, faisons les plans de carrières que nous avons envie de tenter, mettons à exécution nos désirs de contribuer à l’économie et au futur de nos enfants. Sans agressivité, sans revendication, donnons-nous les moyens pour réaliser nos ambitions.

Aidons-nous les unes les autres

Nous avons toutes en mémoire une femme ou deux qui nous ont mis des bâtons dans les roues. Faisons en sorte que cela n’arrive plus. Prenons soin de nos congénères, de les rassurer, de les développer. Racontons nos échecs et nos victoires, partageons nos trucs, nos inspirations, les peurs que nous avons dépassées ou pas.

Croyons en nos rêves car comme le dit joliment Eleanor Roosevelt « Le futur appartient à ceux – et celles – qui croient en la beauté de leurs rêves ».

ILLUSTRATIONS: MERCI À @SACHA.SCHWARZ : www.sacha-peintre.com

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